2026 sera l’occasion de célébrer les 80 ans de l’Insee, mais aussi les 50 ans des « journées d’étude sur l’histoire de la statistique », tenues en 1976 à Vaucresson.

Ces journées d’étude témoignent de l’engagement précoce de l’Insee et de ses membres dans une démarche de réflexivité historique sur leurs activités. C’était la première fois que l’institution faisait une telle ouverture en réunissant des historien·nes, des sociologues, ainsi que des agent·es de l’Insee. Cette réflexivité s’est poursuivie sous diverses formes, créant ainsi à l’Insee une tradition singulière, comme l’illustrent notamment la publication d’un ouvrage commémoratif pour les Cinquante ans d’Insee en 1996, des « journées d’histoire de la statistique » en 2006 un colloque scientifique en 2016…

Depuis cinquante ans, de nombreux travaux (à l’Insee comme à l’extérieur) ont contribué à renouveler profondément les objets, terrains et problématiques des sciences sociales de la statistique publique (official statistics). Ce colloque s’inscrit dans cette dynamique et, comme en 1976, souhaite promouvoir cet échange critique et interdisciplinaire entre praticien·nes et chercheur·ses.

Toutes les approches disciplinaires seront les bienvenues. Le colloque est ouvert aux communications proposées par toutes celles et ceux ayant travaillé pour ou sur la statistique publique. Les propositions de communication pourront par exemple traiter des thèmes suivants :

1) Institutions, acteurs et réseaux
La statistique publique repose sur un ensemble d’institutions et d’acteur·rices. Qui sont les acteur·rices de la production de statistiques publiques ? Quelle influence cette sociologie des acteur·rices, de leurs lieux de formation, de travail ainsi que de leurs engagements a-t-elle sur les questions posées et les données produites ? Comment les institutions statistiques interagissent-elles avec d’autres organismes de prévision, de planification ou de recherche, ainsi qu’avec les administrations et les politiques ?

2) Méthodes, classifications et enquêtes
La production de statistiques publiques mobilise de nombreux outils : nomenclatures, outils de collecte, enquêtes, données administratives, recensements ou autres sources de données (big data)… Comment les outils et techniques de calcul (des fichiers de la mécanographie à l’informatique et l’IA) ainsi que les pratiques de travail sur les données conditionnent-ils les statistiques produites et leurs différents formats (indicateurs, tableaux comptables, études…) ? Comment la statistique publique réagit-elle voire s’empare-t-elle de données ou catégories produites initialement par des acteurs privés (mouvements sociaux, entreprises…) ?

3) Comparaisons, harmonisations et circulations
Les frontières de la statistique publique ne cessent d’évoluer. Il existe de nombreux lieux normatifs d’harmonisation et de comparaison internationales des statistiques. Quelles sont les pratiques de diffusion et de circulation internationales de modèles ou d’outils statistiques ? Comment ces dynamiques et échanges entre les sphères nationales et internationales influencent-elles la statistique publique et les institutions qui la produisent ? Dans une perspective comparative, se pose ainsi la question de la spécificité de l’Insee, de son modèle (ou contre-modèle) au regard d’autres institutions statistiques.

4) Réceptions, usages et critiques
La statistique publique a également comme tâche la publication et la diffusion des chiffres officiels auprès du public. Les réactions du public à ces chiffres sont très variables, allant de la non-réception à la critique en passant par la citation dans différents contextes (interventions médiatiques, débats parlementaires, discussions privées…). Quelles sont les données qui retiennent l’attention et celles qui sont ignorées ? Comment les institutions statistiques travaillent-elles à améliorer la réception des données ? Comment cette réception influence-t-elle les pratiques des institutions publiques ?

5) Écriture et sources de l’histoire de la statistique
En France comme dans d’autres pays, l’histoire de la statistique publique peut elle-même faire l’objet d’une histoire : comment cette histoire a-t-elle été écrite, et à partir de quelles sources ? Il s’agira notamment de s’interroger sur le rôle des bibliothèques et centres d’archives de statistiques comme « lieux de savoir » : comment les statistiques sont-elles mises en archives ?Comment identifier et accéder à ces archives ? Comment traiter des cas d’archives privées, disparues, lacunaires ou dispersées ?

Ces axes thématiques sont proposés à titre indicatif, d’autres thèmes de présentation seront bienvenus. L’étude des transformations contemporaines de la statistique publique, présentée sous la forme de matériaux pour la recherche historique future, pourra ainsi rentrer dans le périmètre du colloque.

Pour toute demande d’information, contacter : dg75-colloque-histoire-2026@insee.fr

Le colloque aura lieu à la direction générale de l’Insee (Montrouge). Certaines présentations pourront être prévues à distance. Les propositions de communications doivent être envoyées à dg75-colloque-histoire-2026@insee.fr avant le 14/12/2025. Les propositions de communication sont attendues en français ou en anglais, en une page maximum et avec un titre précis, une série de 4 à 6 mots-clés, ainsi qu’une courte biographie.

Après évaluation par le comité scientifique, une publication collective pourra être envisagée à l’issue du colloque.

Pour les jeunes chercheur·ses, des fonds limités sont disponibles pour couvrir les frais de voyage et d’hébergement si nécessaire. Les participant·es intéressé·es sont invité·es à expliciter leur demande lors de l’envoi de leur proposition de communication.

Comité scientifique :
Mathieu Aguilera, Thomas Amossé, Jean-Pierre Beaud, Emmanuel Didier, Aykiz Doğan, Jean-Jacques Droesbeke, Quentin Dufour, Pauline Hervois, Agnès Hirsch, Morgane Labbé, Cécile Lefèvre, Félicien Pagnon, Gaël de Peretti, Laure Piguet, Léa Renard, Béatrice Touchelay (Présidente du Comité).

Organisation et secrétariat :
Camille Beaurepaire